Photographe et cinéaste, Ayana V. Jackson témoigne dans tout son travail de la complexité passée et présente de la diaspora africaine. Née aux Etats-Unis, dans une famille intimement liée à l’histoire afro-américaine, descendante du fondateur de la première communauté noire du New Jersey et petite fille du premier proviseur noir du Comté d’Essex, elle décide, en 2001, de retourner à la recherche des racines africaines de sa famille et part au Ghana où démarre sa carrière photographique. Avec l’écrivain Marco Villalobos, elle entame une longue réflexion sur la citoyenneté raciale et culturelle et son impact sur la diaspora africaine au Mexique et dans les Amériques. Ayant longtemps photographié l’autre, son travail prend aujourd’hui une autre forme, l’autoportrait. Elle s’utilise comme objet expressif pour associer, à sa recherche sur la diaspora africaine, un questionnement sur l’identité de la femme noire. “Née aux Etats-Unis, je suis noire et je vis aujourd’hui en Afrique. J’ai une double identité et toutes les dualités de ma vie sont cruciales pour la vision que j’ai de moi. C’est une part essentielle de ma personnalité” souligne-t-elle.